ÉLEVAGE DES VOLAILLES
Dans quelles mesures l'Homme a-t-il besoin de la poule ?
POUR APPRENDRE
1) Comment la poule a-t-elle évolué jusqu'à nos jours ?
La poule est très utile à l'homme pour comprendre l’évolution des espèces. Si nous la connaissons aujourd'hui, c'est grâce à la domestication, et à l'élevage qui perdure.
a. Un peu d'évolution
La poule est un animal qui permet de comprendre l’évolution des espèces. Et pour cause : elle descend du dinosaure. Les scientifiques ont prouvé qu’il existait des éléments similaires entre la morphologie de la poule et celle du dinosaure :
✓ Les œufs :
Les premiers vertébrés à pondre des œufs sont les poissons, il y a près de 500 millions d’années. Ces derniers pondent des œufs dans l’eau, sans coquilles. Les œufs ne pouvaient pas être pondus à l’extérieur de l’eau, sinon ils auraient séché. Les premiers vertébrés qui se rendent hors de l’eau sont les amphibiens, mais ils continuent à se reproduire dans l’eau. Il y a 330 millions d’années, les reptiles mettent au point la coquille et la poche de liquide amniotique.
L’embryon peut ainsi se développer dans un milieu liquide en se situant pourtant hors de l’eau. Il en va de même pour le dinosaure, puis pour la poule.
✓ Les pattes :
Les pattes de poules sont couvertes d'écailles, appelées scutelles comme celles de leurs lointains cousins, les reptiles et les dinosaures. Aujourd'hui c'est un caractère qui détermine leur race. Les poules possèdent habituellement quatre doigts.
✓ La démarche :
Des chercheurs en biologie de l’Université de Santiago du Chili et de l’Illinois sont parvenus à la conclusion qu’un poulet doté d’une queue artificielle adoptait une démarche similaire à celle d’un dinosaure théropode. Voir la vidéo
"Ces résultats indiquent un passage d'une locomotion bipède dont l'articulation se fait au niveau des genoux, typique des oiseaux, à une locomotion davantage gérée au niveau des hanches, typique des crocodiles, des mammifères et, théoriquement, des dinosaures bipèdes non-aviaires", soulignent les auteurs de l’étude.
✓ La disparition des dents :
La science a également démentit le célèbre dicton « quand les poules auront des dents ». Car oui, la poule a eu des dents. La poule, fait partie de la descendance des dinosaures, elle possédait donc une dentition, il y a quelques millions d’années. Comme les autres oiseaux à bec, la poule aurait perdu sa dentition parce qu’elle n’avait pas besoin de mâcher les aliments. Pourtant chez la poule, les dents n’ont pas totalement disparus de son ADN. Dans ses cellules, toutes les instructions génétiques sont présentes, mais elles sont pratiquement toujours illisibles.
Sauf à une étape du développement de l’embryon, au cours duquel les dents semblent apparaître, avant de disparaître pour ne former qu’une unique dent. C’est cette dent qui va permettre au poussin de briser sa coquille et de pouvoir sortir.
Les paléontologues démontrent que les oiseaux sont des dinosaures théropodes, ce que la génétique confirme. D'après la classification cladistique, les plus proches cousins des crocodiles sont les oiseaux, et non pas les lézards ou les serpents. Le regroupement des crocodiles, lézards et serpents sous le nom de reptile n'est donc pas pertinent.
Mais qui, de la poule ou de l’œuf, est arrivé le premier ? La science a résolu cette énigme. Il s’avère que toute nouvelle espèce se développe à partir d’une mutation génétique. Si cette mutation est viable, les gènes modifiés sont transmis aux générations suivantes, et c’est ainsi qu’une nouvelle espèce apparaît. C’est cet œuf, après des générations, qui a donné par la suite le coq doré, ou Gallus Gallus, du Sud-est asiatique. Ce dernier est en partie l’ancêtre de toutes les races de poules domestiques.
Nous ne connaissons pas avec certitude le moment de l’apparition de la poule sur Terre, mais il existe quelques pistes :
C’est en effet entre deux ères que les mammifères évolués apparurent sur Terre (singes, ruminants…) soit entre un et cinq millions d’années avant la nôtre. Gallus Gallus a sûrement profité de cette période propice pour se développer. Pourtant, le coq doré supporte très mal la période postglaciaire, (entre 33 000 et 7 000 avant notre ère) et se scinde en trois branches : du Moyen-Orient, d'Inde et d’Asie du Sud-est.
b. La domestication de la poule
Après la révolution néolithique, débutée il y a 10 à 15 000 d'années, l’homme se sédentarise et les peuples deviennent des chasseurs-cueilleurs. Ils chassent la poule, pour la qualité de sa chair et petit à petit, développent l’agriculture.
Le début de la domestication de la poule a eu lieu en Asie du Sud-Est, il y a environ 8 000 à 10 000 ans à partir du coq Bankiva. Initialement, la domestication est probablement liée à une activité de loisir : les combats de coq. L’utilisation des poules domestiques comme source de viande serait plus tardive. Ce processus s’est accompagné de la création progressive des races, par sélection de caractères morphologiques et physiologiques. Ces différentes races entraînent l’augmentation de la diversité phénotypique.
Le combat de coq est un affrontement entre deux coqs dont l’agressivité naturelle les pousse à se battre à mort, soit en utilisant leurs ergots, soit, avec des lames acérées attachées à leurs pattes. Le combat prend fin lorsque l’un des deux coqs est tué ou est trop fatigué pour poursuivre. Dans tous les cas, vainqueur et vaincu sont si gravement blessés qu’ils en meurent. Le combat de coq est désormais illégal dans la plupart des pays d’Europe.
Alexandre le Grand aurait été le premier à introduire les poules en Europe, vers 500 av. J-C, et les Romains continuèrent à les diffuser partout autour de la Méditerranée. Par la suite, la poule fut introduite dans le Nouveau Monde. Les conquistadors trouvèrent des volailles Araucana, pondant des œufs à coquille bleue déjà présentes en Amérique du Sud. Cette race de gallinacées fut, selon une étude génétique, publiée dans les Annales de l'Académie nationale des Sciences, importée par les Polynésiens. Actuellement, il existe quelques centaines de races de poules dans le monde.
c. Un élevage au fil du temps
En souhaitant produire plus, l'homme est passé de la domestication à l’élevage des poules. Dans un élevage, on fait naître et se développer les animaux, en contrôlant leur entretien et leur reproduction de manière à obtenir un résultat économique. L'aviculture s'est énormément développée, depuis l'Antiquité jusqu'à la fin du vingtième siècle :
✓ Pendant l'Antiquité :
Vers 3000 avant J.-C., les Égyptiens et les Chinois ont inventé des incubateurs rudimentaires en argile qui permettaient de faire éclore un grand nombre de poussins à la fois. Les Romains utilisèrent également le couvoir. Ils faisaient éclore les œufs en quantité dans des étuves chauffées en permanence par de la vapeur bouillante. Le chauffage central et la plomberie n'avaient pas de secrets pour eux.
Ce serait les romains qui ont inventé le chapon. "Comme la loi Faunia interdit en 162 av. J.-C. la consommation de poules grasses, afin d'économiser le grain, les éleveurs prirent cette loi au pied de la lettre pour mieux la détourner. Ils castrèrent de jeunes coqs qui devinrent ainsi deux fois plus gros que d'ordinaire, subissant le sort des eunuques." indique Maguelonne Toussaint-Samat dans son ouvrage intitulé Histoire naturelle et morale de la nourriture
Les élevages romains de poulets n'étaient pas uniquement destinés à pourvoir la consommation directe. On en faisait des sacrifices, d'où le fait que, bouchers et marchands de volailles se regroupaient auprès des temples. Il existait des "poulets sacrés" : en picorant d'une certaine manière ou selon un certain schéma, les actions des poulets servaient aux augures.
✓ Au Moyen-Âge :
Traditionnellement, l'élevage des poules se faisait dans la basse-cour du château. Puis, petit à petit, toutes les fermes ont possédé leur propre poulailler, pour récolter les œufs chaque jour. Les enfants et les femmes s’occupaient du poulailler.
Au haut Moyen-âge, les volailles sont peu citées dans les rares écrits qui nous sont parvenus. Des recherches réalisées dans le Pas-de-Calais, à Brébières prouvent l'existence de misérables huttes exiguës.
L'archéologie confirme le très bas niveau de vie, mais les fouilles renseignent aussi sur l'élevage pratiqué. Plusieurs milliers de fragments osseux révèlent la composition de la faune consommée, soit 17 animaux sauvages et 420 domestiques, prouvant la prépondérance du bœuf et du porc, la moindre importance du mouton, du cheval et de la volaille. Même si le poulailler est partout présent, on consomme peu la volaille, on préfère l’œuf.
Poules et œufs servaient également à payer en nature différents impôts, tels la tenure, le cens, et même la dîme. De nombreux historiens déclarent que les poulaillers ont sauvé les paysans de la famine.
Dès 1250, près des villes, les paysans toujours plus nombreux disposant d’excédents de poulets et d’œuf, de beurre, de laitage, de fromages... venaient les proposer chaque semaine au marché. Sacramentaire de Gellone, fin du VIIème siècle et animaux de la basse-cour, XVème siècle (Histoire de la France rurale)
Si la quantité de volailles consommée par les seigneurs du Moyen-Âge est assez importante par rapport à la quantité d'autres viandes, l'iconographie exagère la présence des volailles sur les tables des banquets. La raison est seulement esthétique : un poulet rôti est plus décoratif et plus identifiable qu'un morceau de viande ou un plat de ragout.
✓ Entre les années 1500-1945 :
Georges Duby et Armand Wallon, dans l’Histoire de la France rurale, attestent que tous les paysans possédaient des volailles en liberté autour de leurs fermes et qu’ils consommaient des œufs. Cette source de nourriture les a régulièrement sauvés de la famine. On peut décrire l'élevage de cette époque comme essentiellement vivrier. Dans les régions viticoles, comme la nôtre, le blanc d’œuf servait à précipiter avec elle les molécules responsables du trouble. Cette action, nommée le collage, clarifiait le vin.
La consommation de la poule est popularisée par Henri IV, qui durant son règne de 1589 à 1610, aurait dit : "Je veux que chaque laboureur de mon royaume puisse mettre la poule au pot le dimanche".
✓ Après 1945 :
Après la Seconde Guerre Mondiale, les campagnes françaises se réorganisent avec l’objectif de nourrir l’ensemble des Français.
Le monde agricole doit s’adapter à une forte demande et à une nette évolution du mode d’alimentation. La consommation annuelle de viandes connaît une hausse importante en quelques années : de 1950 à 1970, la progression est de 20 kg par habitant (toute viande confondue). Plus du tiers de cette augmentation est assurée par la viande de volaille. L’aviculture, considérée avant-guerre comme un sous-produit de l’exploitation agricole, est en effet devenue, dans les années 1950, une production très organisée qui a su répondre rapidement à la demande, à des prix compétitifs.
Couveuse fabriquée à Langeais (37) dès 1910 (La Géline de Touraine)
La taille des bâtiments et le nombre de volailles par unité de bâtiment ont fortement augmenté. La durée d’élevage a, elle, été réduite grâce aux choix de souches performantes. L’ensemble procurant une meilleure compétitivité au profit de véritables filières qui s’organisent. Pour l’aviculture, comme pour l’ensemble des productions agricoles, les maîtres-mots de ces années d’après-guerre sont : productivité, mécanisation, intensification. Dans ce contexte, les souches anglo-saxonnes et les souches industrielles françaises sont préférées aux souches locales . (Exception faite des poulets de Bresse, 1ère Appellation d'Origine Contrôlée, depuis 1957.)
Même si la poule que nous connaissons aujourd'hui conserve sur son squelette des traces de son lointain ancêtre : le dinosaure théropode, elle a su traverser les époques. L'homme l'a poussée à évoluer afin qu'elle s'adapte à tous les types d'élevages.
2) Quelles sont les caractéristiques biologiques d’une poule et d'un œuf ?
La poule possède des caractéristiques reconnaissables. Cette espèce ovipare dispose d'un cycle de ponte régulier et d'une embryologie bien particulière.
a. Qu'est ce qu'une poule ?
✓ Caractéristiques générales de la poule et du coq
La poule est un oiseau qui fait partie de l’ordre des galliformes. Elle appartient à la famille des phasianidae dans le genre des gallus.
La poule pèse en moyenne 2 à 3 kg et mesure jusqu’à 50 cm. Elle atteint l'âge de sa maturité sexuelle à partir de 6 mois. La longévité de cet animal peut aller jusqu'à une dizaine d'années (lorsque la poule vit dans de très bonnes conditions).
Contrairement aux idées reçues, la poule peut, en battant frénétiquement des ailes, voler sur quelques mètres au ras du sol. C'est son poids et ses ailes mal adaptées, qui l'empêchent de prendre de l'altitude. Par contre la poule, en perdant ses capacités à voler, a appris à courir plus vite en développant 3 doigts à chaque patte. En fait, si la poule ne vole plus, c'est à cause de l'homme. Il y a bien longtemps que l'homme a compris, en la domestiquant, que ce gallinacé présentait une source de nourriture importante et bon marché. La poule ne sait pas non plus nager car elle ne possède pas de pattes palmées.
✓ Anatomie et différences sexuées
On peut facilement déterminer le sexe de l’animal grâce à sa morphologie :
1- La crête et le plumage : le mâle a une plus grande crête et un plumage plus clair que la femelle.
2- Les plumes du cou : chez le mâle elles poussent à partir de 4-6 mois (âge de sa maturité sexuelle). Elles sont plus longues que celles de la femelle.
3- Les pattes : celles du mâle sont plus grandes que celles de la femelle.
4- Les plumes de la queue : elles sont plus longues et plus colorées chez le coq.
5- Le chant : avant d'atteindre sa maturité sexuelle, le coq caquette comme la poule. Puis, lorsqu'il arrive à l'âge adulte, il chante.
6- La posture : le coq a parfois une posture désinvolte, arrogante et même menaçante.
7- Le comportement : celui du coq est plutôt dominant, même agressif. La poule peut également devenir agressive après la ponte et lorsqu’elle protège ses poussins.
✓ L'alimentation et le système digestif
La poule a besoin d’une alimentation variée et équilibrée. Pour les poussins, il faut beaucoup de protéines et de calcium pour solidifier leurs os. La poule est omnivore; elle mange des insectes, des minéraux comme des petits cailloux, riches en magnésium et en grit, des invertébrés comme des vers de terre, voire des serpents. La plus grande partie de son alimentation provient des céréales : blé, avoine et maïs. Ce dernier est réputé pour colorer le jaune d’œuf et la chair du poulet.
Dans un élevage, les poules peuvent développer un comportement de néophobie alimentaire. C'est une sorte de stress ressentit par les poules lorsqu'elles s’aperçoivent que leur nourriture n'a plus le même aspect (couleur ou consistance). Elles se refusent alors à manger. Cela constitue un vrai problème pour les éleveurs. Parfois, les poules peuvent compenser en eau mais cela provoque chez elle des diarrhées. Les chercheurs de l'INRA et de l'ITAVI (Institut Technique de l'Aviculture) ont trouvé une solution : il suffirait de varier un peu l'alimentation des volailles au cours de leur vie pour qu'elles se comportent de façon moins rigide.
✓ L’œuf :
La taille d'un œuf varie entre 180 mm de longueur et 140 mm de largeur, pour un œuf d’autruche, et 13 mm de longueur et 8 mm de largeur, pour un œuf de colibri calliope. La taille basique d'un œuf de poule est de 6 cm de longueur et 4 cm de largeur. Les œufs se présentent également sous différentes formes : il y en a des pointus, des piriformes, des arrondis ou des sphériques.
✓ Sa composition :
L’œuf a une composition très complexe qui contient la coquille, les membranes, la chambre à air, le jaune et le blanc.
- La coquille : La coquille d'un œuf représente environ 10 % de son poids total. L'enveloppe de l’œuf est poreuse et fragile.
Elle est faite de minuscules orifices qui conservent mais laissent aussi passer l'humidité, les odeurs et l'air. La coquille compte entre 6 000 et 8 000 pores à sa surface. Les minuscules trous de la coquille permettent aux poussins de respirer pendant leur formation. La coquille est également une barrière contre les microbes. L'épaisseur de la coquille relève de l'alimentation des poules et de facteurs héréditaires. Une bonne pondeuse aura une coquille plus mince.
- Le blanc : L'albumen plus couramment nommé "blanc d’œuf", constitue les deux tiers de l’œuf. Il se compose d'eau à 87 % et d'albumine à 12 %. Le blanc est transparent et visqueux, il est soluble dans l'eau.
- Le jaune : Le jaune ou vitellus représente 30 % de l’œuf. Il se compose de plusieurs couches superposées de vitellus, de couleur jaune clair à jaune foncé. Le jaune est entouré par la membrane vitelline (membrane transparente). La couleur d'un jaune d’œuf varie selon l'alimentation de la poule, ainsi, une alimentation riche en maïs donne un jaune plus foncé et une alimentation riche en blé produit des jaunes très pâles. Le vitellus joue un rôle essentiel dans le développement de l’embryon.
- Les membranes : Une membrane coquillière constituée de 2 ou 3 fines couches de fibres de protéines, adhère à la coquille et sert de protection contre les moisissures et les bactéries.
- La chambre à air : Au moment de la ponte, la chambre n'existe pas, l’œuf est totalement habité par son contenu. Durant le choc thermique entre la température interne de la poule et la température extérieure, l’œuf, en se contractant, forme une poche d'air nommée "chambre à air". La dimension de la chambre à air varie en fonction des conditions d'entreposage, suivant le degré d'humidité, de chaleur environnante et le niveau d'évaporation : une perte d'humidité ou une déshydratation entraîne une augmentation du volume de la chambre à air.
La chambre à air fournit, de ce fait, une indication précieuse sur la fraîcheur de l’œuf : plus celle-ci est grande, plus l’œuf est ancien.
✓ Sa couleur :
Dès l'âge adulte, environ 6 mois selon les espèces, la poule commence à pondre un œuf par jour. Il existe plusieurs types de couleurs d’œufs, qui varient du blanc au brun foncé.
Contrairement à ce qu'on pourrait penser, la couleur de la coquille ne dépend ni du mode d'alimentation ni de la couleur du plumage, mais plutôt de l'origine génétique de la poule.
Ce sont deux pigments qui déterminent la couleur :
- la protoporphyrine, se place à la surface de l’œuf. Elle est à l'origine de la couleur plus ou moins brune de la coquille d’œuf.
- la biliverdine, colorie l'intérieur de la coquille en bleu-vert. Cette coloration ne change en rien la couleur du jaune qui lui correspond à l'alimentation de la poule, ni les caractéristiques nutritionnelles de l’œuf.
Toutes les poules n’ont pas la même fréquence de ponte (pondre>. Au XXe siècle, une poule pondait en moyenne 83 œufs par an. Elle en pond aujourd’hui entre 200 et 300 (selon la race). Cette évolution est due à la domestication, au mode d’alimentation plus riche et à la sélection génétique qui a permis d’augmenter le nombre d’œufs. Le cycle de ponte est bien différent pour chaque poule mais, le plus souvent, elle pond un œuf par jour pendant trois jours, puis se repose un jour. Toutes les poules pondent des œufs, même si elles n’ont pas été fécondées. C’est cette caractéristique qui est exploitée pour les races pondeuses, qui ne sont jamais fécondées. Pour qu’il y ait un poussin, il faut qu’il y ait accouplement.
Dans ce cas, après l’accouplement, le sperme du mâle est conservé pendant plusieurs semaines dans les voies génitales de la femelle, ce qui permet de féconder une quinzaine d’œufs pendant cette durée.
Ensuite, 21 jours de couvaison suffisent à transformer les œufs en poussins.
Il faut savoir que pour produire un œuf, la poule se sert uniquement de son ovaire gauche qui produit les vitellus. L’ovaire droit ne sert, pour ainsi dire, à rien. Les vitellus sont minuscules, ils croissent progressivement.
Lorsqu'un vitellus est à maturité, il est "gobé" par l'oviducte. La fabrication prend en moyenne 20h00. Le vitellus, devenu jaune est entouré d'une fine membrane. Il contient l'ovule et un spermatozoïde, s'il a été fécondé.
A ce stade, le sexe du futur poussin est déjà défini. Le jaune commence sa progression dans l'oviducte. En premier, ce sont les membranes coquillières qui vont entourer le jaune, puis de l'eau très pure est injectée, suivie d'une matière visqueuse, le blanc (albumen), qui contient également les anticorps maternels. A cette étape, le futur œuf a gonflé et possède sa forme définitive. Il glisse alors dans l'avant-dernier segment de l'oviducte, l'utérus, qui se trouve près du croupion . C'est à cet endroit qu'il y a injection du carbonate de calcium, qui, en se cristallisant sur la membrane coquillière, va former la coquille dure. Ensuite, l’œuf fini, descend dans le vagin où il recevra une couche de vernis (la cuticule), qui donnera la couleur définitive de l’œuf et apportera une protection à la coquille.
c. Embryologie
Dans le ventre de la poule, l’œuf se forme en 24 ou 25 jours dans un tube que l'on appelle l'oviducte. Les œufs sont ensuite couvés pendant 21 jours.
- 1e jour : l’œuf vient d'être pondu et l'embryon est déjà développé.
- 3e jour : on constate l'apparition des vaisseaux sanguins dans le vitellus (jaune).
La nourriture passe du vitellus à l'embryon par les vaisseaux sanguins. Le cœur commence à se développer.
- 7e jour : l’embryon s'est développé dans une poche d'eau appelée amnios. Le vitellus a augmenté. Les pattes et les ailes de l'embryon commencent à se former.
- 12e jour : le bec est formé. Les plumes commencent à pousser. La forme de l'organisme du poussin commence à se voir nettement.
- 20e jour : Le poussin est maintenant recouvert de plumes et il est tourné de façon à ce que sa tête se trouve entre ses pattes.
Son cou possède un muscle flexible. Cela lui permet de traverser du bec les membranes internes de l’œuf. Son bec porte un diamant (ou « dent de l’œuf »). Il l'aide à casser la coquille et disparaît au bout de quelques jours.
- 21e jour : éclosion. Voir une vidéo de l'évolution de l'embryon d'une poule
Conclusion : La poule possède des caractéristiques biologiques étonnantes. Elle peut entre autre pondre sans être fécondée et ne met que 21 jours à se reproduire.
3) Quel est le comportement naturel de la poule et du poussin ?
Le comportement de la poule est peu étudié, voire méprisé. Pourtant la hiérarchie au sein du poulailler est très organisée et l’instinct maternel est exemplaire. Si la poule vit dans de mauvaises conditions, elle pourra subir de graves troubles du comportement.
a. La vie au sein du poulailler
La poule est un animal trop souvent considéré comme stupide. Pourtant, elle sait exactement tout ce qu’il faut savoir pour vivre une parfaite vie de poule : faire un nid, élever ses petits, choisir sa nourriture, nettoyer ses plumes et se débarrasser des parasites en se roulant dans la poussière, boire de préférence dans une eau claire...
Contrairement à ce que l’on pense, les poules communiquent. Elles utilisent près de 30 caquètements différents pour exprimer leurs émotions (satisfaction, peur, ponte, rappel des poussins …) Les poules et les coqs s’expriment également à travers des postures variées, comme celle de l’intimidation lorsque le gallinacé gonfle le torse.
Dans une basse-cour, le coq possède le rôle de protecteur et de père. Il prend soin des mères, des poussins et veillent à la bonne entente de sa tribu. Il tente de raisonner toutes ses poules. En règle générale, les coqs sont plutôt galants. Ils attendent que les poules aient terminé leur repas pour passer à table.
Le matin, le coq chante : les poules peuvent descendre de leur perchoir et se dégourdir les pattes. Elles sont très actives le matin. Elles se lèvent et se couchent avec le soleil.
Les poules adorent pondre et couver dans des lieux abrités, mais parfois très inattendus : sous un bosquet, derrière une planche à l’écart…
Les poules aiment beaucoup partir à l’aventure, elles sont toujours prêtes à gratter pour dénicher vers et insectes. Par contre, elles détestent l’eau. Pour se nettoyer, elles adorent se rouler dans la terre ou dans le sable afin de se débarrasser des parasites.
Elles créent ainsi les fameux « nids-de-poules», nom donné aux déformations redoutées des routes de campagnes.
Lorsque la nuit tombe, les poules rentrent au poulailler. Elles se perchent, trouvent leur place habituelle et glissent la tête sous leur aile pour s’endormir tranquillement. Elles peuvent tenir perchées grâce à leurs pattes qui verrouillent leur prise et assurent leur stabilité pour la nuit.
Il se forme au sein d’un poulailler une véritable vie sociale :
La poule est un animal grégaire : il existe une hiérarchie au sein d’un groupe de poules, qui s’effectue en fonction de facteurs, comme : l’ancienneté, la grandeur de la crête, l’aspect physique, la taille…
En tête, il y a le coq, puis les poules-mères. Ceux-là nicheront ensemble pour la nuit, le plus haut possible. Juste à l’étage en dessous, on trouve les poules plus jeunes. Elles monteront au fur et à mesure de leur avancée en âge, jusqu’à devenir les égales des vieilles épouses respectées. Il est à noter que lorsqu’une poule âgée ne se reproduit plus, elle n’est pas rejetée pour autant par le coq. C’est au contraire à côté de cette vieille compagne qu’il nichera la nuit.
La domination entre les poules s’effectue par des coups de bec. Les poules dominantes obtiennent également un accès prioritaire à la meilleure nourriture.
Il existe régulièrement des conflits entre le coq dominant et les jeunes coqs qui veulent prendre sa place.
Mais quand tous les individus connaissent leur place au sein du groupe, cela réduit considérablement les stress, les tensions et les combats dans le poulailler.
En septembre 1999, l'équipe du Professeur René Zayan a prouvé que les poules pouvaient se reconnaître.
Afin d'étudier la faculté des poules à se forger une image mentale, les scientifiques réalisent une expérience avec deux poules nommées A et B
A est la poule cobaye. Elle connait la poule B.
B est prise en photo sous différents angles (images 1 à 4). Ses photographies sont mélangées à celles de poules inconnues.
Les scientifiques placent la poule A dans une boîte de conditionnement (5) . Une fenêtre (6) permet de voir l'écran où défilent les diapositives. La fenêtre sert également de clé de réponse : les coups de bec sur la vitre sont enregistrés. Un entonnoir délivre des graines à chaque fois que l'oiseau A reconnaît la poule B.
Ils ont ensuite réalisés l'expérience plusieurs fois, avec des poules différentes.
✓ Résultat : les poules cobayes se sont montrées capables de reconnaître la poule connue, même à la vue de ses seules pattes.
b. La poule et son poussin
Après avoir atteint la maturité sexuelle et après s’être accouplée plusieurs fois avec un coq, la poule commence à pondre des œufs fertiles. Si la poule veut couver, elle restera sur ses œufs et conservera une température environnant les 37.7°C. Lorsque la poule couve, elle ne fait aucune différence entre ses œufs et ceux qui ont été pondus par une autre poule. La poule commence à communiquer avec ses poussins deux jours avant leur naissance, lorsque ceux-ci crèvent la poche d’air qui les isole de l’œuf. On peut percevoir leur pépiement, comme le prouve la vidéo ci-dessous, filmée chez Vinciane. Voir la vidéo
Le poussin sait déjà tout faire à la naissance, et même avant, puisqu’il perce sa coquille et sort de son œuf tout seul. A l’état naturel, la poule patiente une journée avec ses petits sans bouger. Ces derniers se nourrissent des restes de coquilles avant de sortir à l’aventure. A peine sur ses pattes, le duvet encore mouillé, le poussin cherche à picorer sans que personne ne lui ait enseigné.
Seulement quelques heures plus tard, s’il peut trouver de la nourriture et de l’eau à proximité, le poussin réussit tout seul à s’en procurer. Pour arriver jusqu’à ce point, il ne lui a fallu que de la chaleur, et un degré correct d’hygrométrie. C’est le seul élément dont a absolument besoin le poussin et qu’il ne peut pas se fournir lui-même, jusqu’à ce qu’il ait de véritables plumes. Si l’on place une source de chaleur (lampe, résistance électrique) le poussin retournera se chauffer en se plaçant exactement à la bonne distance pour obtenir une température adéquate.
Le terme « maman-poule » n’est pas un leurre, au moindre bruit suspect, la mère alerte ses petits et ces derniers viennent se cacher derrière elle. La poule, même apprivoisée, peut se montrer très agressive contre ceux qui oseraient s’approcher trop près de ses petits.
Elle regarde toujours autour d’elle pour surveiller ses poussins et pour s’assurer qu’ils sont bien tous là. La poule glousse pour rassembler sa couvée, lorsqu’elle a trouvé des vers et des graines, ce qui constitue un festin pour ses petits. La couvée suit toujours avec beaucoup de docilité et d’obéissance.
A l’état naturel, le poussin suit sa mère.
Les travaux de Konrad Lorenz, dans "Il parlait avec les mammifères, les oiseaux et les poissons" montrent que le poussin suit le premier être ou objet mouvant qu’il voit en sortant de l’œuf. Lorsque les poussins grandissent, ils commencent à mettre en place une hiérarchie entre eux, qui correspond à celle du poulailler.
Le poussin a cette particularité d’être indépendant très tôt.
c) Perturbations du comportement
✓ Dans un poulailler domestique :
Lorsque des facteurs de stress sont présents, la poule n’adopte pas un comportement naturel.
Les poules apprécient une routine sereine, reposante et immuable, avec une alimentation fournie à heures fixes par la même personne.
Les volailles soumises à un stress sont plus sujettes à la maladie et à une chute de ponte. Les signes de stress sont : des diarrhées, une respiration pénible et irrégulière ou une modification du rythme normal d’activités.
- Si les poules ont peu de place ou si elles sont en surnombre, elles peuvent attaquer leurs congénères. Attention, la poule doit également posséder suffisamment d’eau et de nourriture. En cas de faim ou de soif aggravée, la poule peut devenir cannibale.
- Si une poule est piquée et que cela entraîne l’apparition de sang, cela excite les autres congénères qui se montreront très agressives et peuvent aller jusqu'à tuer la poule blessée qui au départ n'avait qu'une petite plaie ouverte.
- Si le nombre de coqs est trop élevé, les poules sont en permanence pourchassées par les mâles... et elles n'en peuvent plus !
La poule a beau vivre sereinement dans son poulailler, il existe néanmoins des prédateurs, le plus redoutable étant le renard.
✓ Dans un élevage industriel :
Le comportement de la poule est véritablement perturbé. Les poules vont jusqu'à développer de très fortes anomalies du comportement : "mouvements stéréotypés prolongés, agressivité (voire cannibalisme) envers leurs congénères. Leurs os sont très fragiles à cause du manque de lumière et du manque d'exercice " selon Éthique & Animaux.
D'après plusieurs sources, la lumière bleue utilisée dans certains élevages accentue le mal-être de la poule.
Conclusion : La poule domestique possède un comportement que bien des hommes pourraient lui envier : elle est sociable, respectueuse, tolérante, maternelle... Par contre si l'homme l’exploite, elle exprime comme elle peut son mal-être.
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POUR SE NOURRIR
1) Quels sont les différents types d'élevages ?
De l'élevage intensif à la production biologique, les contrastes d’exploitations de la poule sont très importants. La législation tente d'améliorer les conditions de vie de cette volaille.
On remarque que la production de poules sorties d'élevages en cage ou batterie est la plus importante. Ces élevages en cages aménagées, ergonomiques pour l'éleveur représentent 69% de la production. Ils répondent à des objectifs économiques.
On peut voir que la production de poules est très dense en Asie de Sud-Est, ainsi qu'en Europe. En Chine, plus de 10 000 tonnes de volailles sont consommées par an.
C’est une forme d’élevage industriel qui vise à augmenter très fortement le rendement de l’activité en densifiant l’exploitation animale. Cette méthode est apparue à la fin de la 2nde Guerre Mondiale. L'élevage applique des méthodes industrielles en particulier pour la production de la viande, du lait et des œufs. Depuis 2000, à cause de l'expansion rapide de la population mondiale et des nouveaux régimes de plus en plus riches en viande, l'éleveur doit être de plus en plus productif.
De l'extérieur, il est difficile de se rendre compte de la fonction des bâtiments, seuls les silos laissent deviner qu'il y a des animaux à l'intérieur. Ils sont immenses, sans aucune fenêtre et abritent des dizaines de milliers de poules pondeuses (jusqu’à 70 000 poules). A l'intérieur, il y a des passerelles et des échelles pour atteindre toutes les cages. Tout est automatisé : le programme de lumière, les avancées des tapis de fientes, la distribution d’eau et de nourriture. Dans chaque cage, 15 à 60 poules doivent vivre ensemble dans un espace restreint.
Dans les élevages aux sols, les poules n'ont aucun moyen d'accéder à l'extérieur. Ceci afin qu'elles n’entrent pas en contact avec des bactéries susceptibles d'engendrer des modifications sur les œufs. Pour la plupart des élevages, la seule source de lumière est une lumière artificielle (on "crée le jour").
Chaque jour, on allume la lumière pendant environ 14 heures.
Les élevages au sol, modernes, sont contrôlés par ordinateurs qui règlent la température (chauffage, climatisation, ventilation...) Les poules, très fragilisées, ne peuvent pas survivre dans un environnement trop froid ou trop chaud. Contrairement aux élevages en cages, les poules sont libres de se déplacer dans le bâtiment, de gratter, voler, se percher… Des cabanons permettent aux poules de pondre et dormir.
Dans cet élevage en semi-liberté, les poules peuvent sortir à l'extérieur le jour. Le soir, elles rentrent dans le bâtiment. Les poules ont un accès à l’extérieur, sur un terrain partiellement couvert de végétation, et disposent d'au moins 4 m² chacune. Les activités d’exploration, de grattage et de picorage sont les activités préférées des poules et elles y consacrent la majorité de leur temps. Cet accès à l’extérieur est donc essentiel pour leur bien-être. Certains paramètres, tels que la température, le temps, les parasites, les prédateurs, demandent des efforts et la vigilance constante de l'éleveur.
Ce type d'élevage ressemble à celui en plein air, cette fois les poules sont en liberté totale. Elles ne subissent aucun stress. C’est un mode de production respectueux de l’environnement. Ni engrais ni pesticide ne sont utilisés, et l’utilisation des OGM est interdite. Tous les animaux doivent avoir accès à un parcours extérieur. La densité de celui-ci leur permet de se déplacer librement.
L’alimentation des animaux doit majoritairement être produite sur la ferme et doit être adaptée à leurs besoins. Les races rustiques sont privilégiées. La santé des animaux est préservée par des moyens naturels. L’élevage biologique présente beaucoup d'avantages pour l’environnement : en particulier pour la biodiversité sauvage, la biodiversité cultivée et la limitation du réchauffement climatique puisque qu'on utilise les fientes en guise d'engrais.
Comme les poules sont en liberté, elles se dépensent plus que dans un élevage au sol. Elles sont donc plus musclées et leur chair est plus tendre.
Le Label Rouge a été créé en 1965 par les éleveurs inquiets de ne pas réussir à développer un élevage qui respecte les traditions et qui apporte une bonne garantie de qualité au consommateur. La garantie est très importante, c’est grâce à elle que l’on peut estimer un niveau de qualité supérieur aux produits courants.
L’élevage Label Rouge tient à respecter 5 grands principes :
1- Posséder des races de poules rustiques qui ont été sélectionnées pour leur croissance lente et leur qualité de chair.
2- Avoir de grands espaces herbeux et ombragés.
3- Bénéficier d’une alimentation 100% végétale, à base de céréales, complétée par des protéines végétales comme le soja.
3- Les poules doivent avoir une durée de vie supérieure aux volailles standards, ce qui garantie une chair ferme et plus goûteuse.
5- Respecter une sécurité sanitaire, avec les conditions d’hygiène systématiquement contrôlées.
Sur chaque produit Label Rouge, l’étiquette indique les caractéristiques certifiées par le Label.
c. La législation
La poule est un animal sensible qu'il faut protéger contre les maladies mais aussi contre la maltraitance. Pour le respect de leur bien-être, l'Union Européenne crée des lois pour limiter la souffrance des poules en cage.
✓ Les lois
Depuis le 1er janvier 2012, la réglementation européenne interdit les cages conventionnelles mais autorise cependant les cages dites "aménagées", qui présentent quelques améliorations :
- légère augmentation de l’espace par poule (750 cm² contre 550 cm², soit la surface d’une carte postale en plus)
- addition d’aménagements de type perchoir, nid artificiel, bac à poussière et grattoir.
Ces aménagements sont cependant bien loin de répondre aux besoins des poules, qui ne sont toujours pas en mesure d’exprimer leurs comportements naturels les plus fondamentaux : gratter le sol, construire un nid, prendre un bain de poussière, déployer leurs ailes. La hauteur réduite des cages (45 cm) ne permet pas d’avoir des perchoirs assez hauts pour que les poules s'y sentent bien.
Depuis des années, d'après l'article 528 du Code Civil, les animaux étaient considérés comme de vulgaires meubles et dénués de sensibilité. De nombreuses pétitions ont été signées pour combattre cette discrimination envers les animaux afin de les accepter en temps qu'être vivant. Après un long désaccord entre le Sénat et l'Assemblée, depuis 2013, le statut d'être vivant à part entière, pour les animaux, a enfin été accepté le 28 janvier 2015 par la Commission des lois de l'Assemblée Nationale. Elle donne aux animaux la qualité " d'êtres vivants doués de sensibilité". Cette loi concerne les animaux dits "de propriété" : aussi bien les animaux d'élevage que les animaux domestiques.
✓ Le code alimentaire
Sur chaque emballage, le mode d'élevage doit être précisé. On retrouve un code sur tous les œufs : il indique les conditions de vie de la poule qui l'a pondu.
Devant les lettres du pays d'origine (FR par exemple), un chiffre allant de 0 à 3 permet de savoir si cette poule vit en cage, au sol en bâtiment fermé, si elle a un accès au plein air, ou si elle provient d'un élevage biologique.
Il figure ensuite l’identification du producteur et du bâtiment de ponte puis la date de consommation recommandée : les œufs sont extra-frais 9 jours après la ponte et frais jusqu’au 28e jour.
La proportion des poulets provenant des élevages intensifs est très importante.
Cependant, le consommateur est de plus en plus attentif à la qualité de la vie de l'animal dont il se nourrit. Cette pression a fait naître une législation qu'il faudra continuer à améliorer, pour le bien-être des poules.
2) Pourquoi consomme t-on du poulet ?
Du petit marché aux grandes-surfaces, le poulet se trouve sur tous les étals. Le consommateur peut alors choisir entre le poulet élaboré et les poules de chair. En Indre-et-Loire, les gastronomes apprécient le goût de la Géline de Touraine, une poule si particulière.
Ce graphique, réalisé grâce aux données de l'INRA, indique que les choix des consommateurs sur leur achat de poulet ont beaucoup évolué. De nos jours, les Français consomment 11% de plus de produits élaborés qu'en 1998, à défaut de produit entiers. La vente de poulets découpés est également en hausse.
Pour démontrer l'importance des produits transformés, nous avons effectué une expérience mettant en avant : l’apparence et le prix du produit, sa composition et son goût.
Pour cela, nous avons acheté dans une grande-surface 8 plats de poulet élaboré, les plus variés possibles.
Les plats sont nommés de A à H:
Nous observons que certains produits sont trop riches et trop gras ex: le C : Rillettes de poulet rôti en cocotte de Bordeau Chesnel, avec 330kcal. D'autres sont trop sucrés, comme le E : Crousti Tenders, les aiguillettes de Poulet panées du Père Dodu. Certains produits, tel le D : Beignets au poulet rôti du Gaulois, ne sont pas assez protéinés. Enfin, tous les produits contiennent un excédent de sel. Le produit G : Grignottes de poulet de Carrefour, atteint les 2.2g.
(Nous ne tenons pas compte du produit H, car il est composé pour moitié de pâte.)
Aux valeurs nutritionnelles de ces 8 produits s'ajoutent des additifs alimentaires, notés entre E100 et E1105, ou parfois cachés derrière des noms incompréhensibles pour le consommateur.
Selon Le Petit Robert, les additifs alimentaires sont "des substances ajoutées aux denrées alimentaires pour des raisons de fabrication, de présentation ou de conservation."
Parmi les produits achetés pour l’expérience, nous avons recherché plus précisément chaque additif du produit A : Rôti de poulet aux herbes de Carrefour, qui ne mentionnait aucun produit sous la forme E000.
- Carraghénanes : E407, gélifiant. C'est une algue rouge servant à épaissir et à stabiliser.
- Ascorbate de sodium : E301, antioxydant.
- Nitrite de sodium E250,E252, conservateur. Il est utilisé pour les charcuteries. Le nitrite de sodium est considéré nocif pour la santé : il peut provoquer des effets sur la tension artérielle.
- Caramel ordinaire : E150a, colorant de surface.
Cette analyse détaillée permet de mieux connaître les aliments ajoutées à la viande de poulet afin de se conformer aux goûts du consommateur. On constate des ajouts de sucre, de sel, de colorants, d'arômes plus ou moins naturels...
Ces informations sont très discrètes. Pour les voir, il faut prendre le temps et savoir décrypter les données. Rien n'est fait pour aider le consommateur à savoir ce qu'il mange.
✓ Le goût :
Chacun des sondés a disposé d'une assiette comme celle ci-dessous et a noté tous les produits.
Nous avons calculé deux moyennes. Une première relative à l'esthétique du produit dans l'assiette et une seconde en fonction du goût de l'aliment. Enfin, nous avons annoté les critiques communes.
Les produits élaborés sont de plus en plus présents sur nos tables car ils ne nécessitent pas d'être cuisinés. Ils correspondent aux besoins quotidiens des consommateurs français. Leurs emballages sont attirants et le consommateur néglige souvent de lire la composition du produit. A travers les interrogations que nous avons eues sur le goût de ces produits, nous en avons conclu que les produits élaborés n'avaient plus le vrai goût du poulet.
b. La viande de qualité
L'INRA effectue des tests pour différencier les qualités de viandes. Cécile Berri explique que la couleur influe sur la transformation, ou non, de l'aliment en produit élaboré. Parmi les viandes de qualité, on remarque le poulet landais, le poulet Challans et le poulet de Bresse.
✓ La volaille de Bresse :
La qualité de la volaille de Bresse dépasse nos frontières. Elle est élevée dans d'excellentes conditions, en pleine nature. Les producteurs de Bresse lui accordent des soins particuliers qui lui permettent de s'engraisser en douceur. Cela fait d'elle une volaille réputée, et l'une des plus chère pour le consommateur.
"La qualité de la volaille de Bresse repose sur un ensemble de facteurs :
1. Un rendement élevé en chair : remarquable par l'ampleur des morceaux de choix : longueur et largeur des filets, rondeurs des pilons. Les os sont tous très fins de sorte que les déchets (parties non consommables) sont extrêmement réduits.
2. La tendreté : la chair est tendre, elle est même fondante. C'est ce qui lui a valu le surnom de "mœlleux" sur les halles parisiennes. La chair se détache toute seule des os. Les différents muscles se séparent les uns des autres avec la plus grande facilité et les fibres musculaires sont si fines qu'on ne les distingues même pas.
3. La sapidité : on constate à l'usage que la chair de la volaille de Bresse possède un goût délicat qui est dû à l'ensemble des facteurs que nous avons déjà mentionnés : pays, race, soins, alimentation. On sait que la consistance, la couleur, la saveur d'une graisse dépendent, en grande partie, de l'alimentation de l'animal qui l'a fournie." selon le Chef Simon, dans un article du Monde.
✓ Le poulet landais
Depuis les années 60, on a installé des élevages de poules dans la forêt des Landes.
Comme pour le poulet de Bresse, les poules landaises se retrouvent en pleine nature. Dans les Landes, le parcours des poules n'est pas délimité par une clôture. Les éleveurs ont pu développer un concept d'élevage unique grâce à l'invention de cabanes démontables et déplaçables. Intégrées au paysage, ces cabanes conçues depuis le Label Poulet Landais, appelées Marensines sont construites et assemblées par les éleveurs, puis déposées au cœur de la forêt. Elles accueillent les volailles et abritent nourriture et eau. Ces bâtiments sont déplacés en fonction de la saison pour permettre une rotation et la repousse de l’herbe et des fougères.
✓ Le poulet de Challans
Le poulet de Challans fait partie des volailles les plus appréciées et on le trouve sur les étales des Halles de Tours.
Pour mieux ressentir les différences de goût des poulets de chair, Vinciane a eu l'occasion de déguster trois poulets de qualité :
C'est aux Halles que les parents de Vinciane se sont rendus pour se procurer des poulets de chair. Les trois volaillers les ont prévenus que depuis l'an passé, on ne trouvait plus de Géline de Touraine. C'est pourquoi ils se sont rabattus sur une Géline de Racan, des pattes de poulet jaune de Challans et des filets de poulet blanc de Loué.
Dés le XIXème siècle, de nombreuses races de poules étrangères sont introduites en France, venant de Chine, d’Angleterre... cela s'amplifie à partir de 1900 et la Touraine n'est pas exempte. Un scientifique et gourmet tourangeau, Baptiste Martin, va à contre courant, chercher à sauver une race de poule noire du sud de notre département, à la chair tendre, qu'il baptise Géline de Touraine, en souvenir des écrits de Rabelais. Celle-ci remporte de nombreux concours, se fait connaître et se multiplie jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale. Il a fallut attendre 1980, pour qu'à partir d'une dizaine de spécimens encore présents dans une ferme lochoise, scientifiques de l'INRA et passionnés d'aviculture, remettent sur pied cette espèce locale en incubant 200 œufs.
La "Dame noire", ainsi surnommée, a donné de grands espoirs aux éleveurs et aux restaurateurs de la région, qui ont vu en elle un produit de grande qualité. Pourtant aujourd'hui, même s'il est possible de l'admirer à la Ferme exposition de Tours, seuls deux éleveurs possèdent encore des Gélines de Touraine. Aucun volailler des Halles de Tours ne peut proposer cette prestigieuse volaille au consommateur depuis déjà deux ans. En fait, les éleveurs mettent 6 mois à engraisser cette poule, ce qui en fait une des plus longues durée dans un élevage avicole. Ils font en sorte qu'elle soit à maturité pour Noël, moment unique où ils peuvent la commercialiser. Mais au moment où ils ont besoin des services des abattoirs pour que la "Dame noire" soit sur les étales des volaillers, les producteurs de dindes, d'oies, et d'autres volailles ont la priorité à l'abattoir. Nous sommes donc devant un paradoxe : le producteur aurait aimé vendre une production de grande qualité et le consommateur cherche pour les repas de famille de fin d'année, un produit local de grande qualité qu'il ne trouve plus !
Le poulet est une viande bon marché et pauvre en graisse, c'est pourquoi les français le consomment. Par contre ils achètent de moins en moins de poulet de chair entier, lui préférant les poulets élaborés ou les poulets découpés. Le poulet découpé est une bonne alternative aux poulets entiers qu’achetaient nos grands-mères. En France, on a la chance de pouvoir encore déguster de bons poulets de chair. Dommage que la Géline de Touraine ne soit plus présente sur nos marchés.
3) Pourquoi mange-t-on des œufs ?
L’œuf, élément de base pour l’alimentation humaine est comestible. En plus de cela, il contient de nombreux nutriments. On retrouve l’œuf de poule dans beaucoup de produits, les ovoproduits.
80, c’est le nombre d’œufs par an, que pondait en moyenne une poule dans les années 1900. Aujourd’hui, elle peut en pondre plus du 300 en une année. Les avancées scientifiques avec la sélection génétique, les modifications de la nutrition et des conditions particulières de luminosité et de chaleur ont rendu possible cette forte augmentation de production.
Au niveau mondial en 2012, 66.4 millions de tonnes par an, environ 1200 milliards d’œufs, sont produits. La Chine est le premier producteur d’ œufs avec 37% de la production mondiale, devançant ainsi l’Union Européenne avec 9% de la production mondiale. Les filières françaises en 2013, produisent 15.2 milliards d’œufs avec 47 millions de poules pondeuses afin de répondre à un fort besoin de la population.
La moyenne de consommation d’ œufs dans le monde est de 145 œufs par an et par habitant. En France, elle est de 216 œufs par an et par personne, ce qui correspond à 60% sous forme d’œufs en coquille et 40% sous forme d’ovoproduits.
b. L'ovoproduit
Les ovoproduits sont des “Produits qui ont été obtenus à partir de l' œuf, de ses différents composants ou de leurs mélanges, après élimination de la coquille et des membranes, et qui sont destinés à la consommation humaine.” Définition du journal Le Monde.
La réalisation d'un ovoproduit est décrite dans le schéma ci-dessous :
L’ œuf est un aliment présent au quotidien : dans les gâteux, les crêpes, les pâtes ou encore dans la mayonnaise.
La restauration, la pâtisserie ou l’industrie agro-alimentaire sont des secteurs qui se servent principalement de ce dérivé de l’œuf.
Le cassage des œufs un par un est impossible lorsqu'on a besoin d'effectuer un travail rapide nécessitant une grande quantité d’œufs. Ainsi il existe des œufs sous forme liquide, congelée, concentrée mais sont aussi des copies de l’œuf entier, le blanc ou le jaune.
Bien sur, ces ovoproduits gardent le même intérêt nutritionnel que l’œuf en coquille. En France, le marché des ovoproduits augmente en moyenne de 20% tous les ans.
c. La composition et propriétés de l'œuf
L'œuf comporte 13 nutriments essentiels.
Le jaune est constitué de 50% de solide, 16% de protéine et 30% de lipide.
C’est une excellente source de vitamine B, nécessaire pour les fonctions vitales du corps. De plus, l’œuf est une bonne source de vitamine A utile pour le développement des organes. Il possède 6 grammes de protéines, essentiels au corps, 0g de glucide et 4g de bonnes matières grasses. Il contient aussi de la vitamine D essentielle pour la santé des os et l’absorption des minéraux.
Les œufs de poules élevées dans des élevages biologiques (code 0) contiennent 20 fois moins d’oméga 6 pro-inflammatoires (facteurs de risque cardiovasculaire) que les œufs de poules élevées en batterie (code 3).
De nombreuses recettes contenant des œufs utilisent les propriétés physiques de ce produit indispensable.
L’œuf est une substance qui permet de mélanger différents éléments. Ce pouvoir liant se retrouve dans la mayonnaise. On parle aussi de pouvoir émulsifiant de l’œuf. En effet, les particules très fines en suspension du jaune d' œuf se mélangent avec le liquide, l'huile.
Pour avoir une bonne mousse au chocolat, il faut avant tout faire monter les blancs en neige, c’est-à-dire disperser le gaz dans un liquide, à partir du blanc de l’œuf. La propriété foisonnante de l’œuf correspond à l’augmentation du volume par ajout d’air.
Cette propriété est donc indispensable pour cette préparation.
L’ œuf possède aussi un pouvoir colorant grâce au jaune œuf, pigment qui a servi en peinture en Europe, dès le Moyen-âge.
L’œuf est un aliment que l’on peut préparer de multiples façons. Il est donc présent dans de nombreux produits pour sa composition et ses propriétés chimiques. De plus, cet aliment complet demeure économique. Reste à bien choisir sa provenance en prenant compte du code alimentaire situé sur les œufs.
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POUR PROGRESSER
1) Comment la recherche peut-elle améliorer l'élevage ?
Les chercheurs de l'INRA apportent énormément aux aviculteurs, en les aidant à améliorer le rendement ainsi que la qualité de la chair et des œufs. Les éleveurs désirent posséder l'animal le plus performant et surtout le plus résistant possible. Les nombreuses attentes des consommateurs font de la poule un produit standardisé.
a. La poule la plus performante
Les Français consomment principalement des oeufs bruns, pondus par des poules rousses. Ce sont des "souches commerciales" : la plus utilisée est la Isabrown, de l'entreprise Hendrix genetics, mais on peut également trouver des poules Novabrown de Novogen. Ces poules peuvent être élevées en bâtiment ou en extérieur, elles sont rustiques.
Pour la viande de chair, les souches sont plus diversifiées, et on utilise des poussins issus d'un croisement terminal : la souche de la poule est différente de celle du coq. En bâtiment, on utilise des croisements à croissance rapide (2kg en 35 jours), comme COB 500 de Cobb-Vantress ou Ross PM3 de la société Aviagen. Les poules sont blanches mais cela n'a aucune importance pour le consommateur.
La sélection intensive a permis d’obtenir des poules très performantes en matière de production. Les élevages de volailles sont exploités pour la production de viande et d'œufs destinés à nourrir l'homme. Depuis environ 60 ans, une sélection intensive est conduite sur les animaux d’élevage, basée essentiellement sur des caractères de production. Cette sélection intensive a abouti à une augmentation considérable des niveaux de production, mais également à une spécialisation des populations par type de production pour certaines espèces (chair du poulet ou œufs). Chez les poulets de chair, on trouve des races légères et des races lourdes.
On ne choisira pas la même race selon que l’on veuille des carcasses ou des filets.
L’un des objectifs de la sélection est une poule bien grasse dont le poids augmente rapidement. En 1978 une poule âgée de 56 jours pesait 1.808 g, alors qu'en 2005 elle pèse 4.202g.
De plus, l’efficacité alimentaire d’une poule est très importante pour un aviculteur. A l’âge de 25 semaines, une poule de chair, autrement dit un poulet sélectionné sous des critères de production, comme le coq X44N ne consommera pas plus de 140 g par jour mais continuera sa croissance.
La sélection chez la poule pondeuse est un peu différente. Au départ, les poules qui pondaient le plus d’œufs, étaient sélectionnées afin d'augmenter la production.
Aujourd’hui, l’efficacité alimentaire est aussi recherchée.
Les niveaux de production ont augmenté de plus de 80%. En 1955, une poule pondait 160 œufs par an, tandis qu’en 1995, 282 œufs. Aujourd’hui la moyenne est de 300 œufs par poule.
Entre 1960 et 2001, l’efficacité alimentaire a augmenté de 30%, c’est-à-dire de 2,95 g.aliment/g.œuf à 2,01 g.aliment/ g.œuf.
Les poules mangent de moins en moins alors qu’elles produisent de plus en plus, quel que soit le domaine de production : œuf ou viande. En effet, l’alimentation joue un rôle très important dans le rendement.
Certaines recherches scientifiques de l’INRA permettent l'amélioration du rendement et l'augmentation de la production. Ils innovent en sélection animale.
"L'INRA propose un concept innovant qui apporte d’importants bénéfices à la filière avicole. Deux aliments sont fournis aux poules au lieu d’un, un aliment riche en protéine et un second apportant l’énergie nécessaire. Les conséquences sont bénéfiques pour augmenter le rendement.
L’amélioration des performances des poules est donc rendue possible par une bonne digestion des aliments. En effet, un poulet qui digère bien est un poulet qui a besoin de moins manger pour grandir au même rythme." selon l'INRA.
b. La poule la plus résistante
✓ Résistante à la chaleur :
La température élevée du corps d’une poule peut provoquer la perte d’appétit et engendrer une diminution de croissance. Un poulet résistant à la chaleur est donc un atout pour l’augmentation du rendement.
Les chercheurs de l’INRA ont découvert que lorsque des œufs ont subi des hausses cycliques de température durant l’incubation, les poulets résistent mieux aux fortes températures en élevage. Ces augmentations de température réalisées très précocement provoquent des modifications profondes et durables dans l’organisme de l’oiseau.
Il faut savoir que le manteau de plumes d’un poulet ne permet pas d’évacuer facilement la chaleur du corps. Les chercheurs de l’INRA étudient alors deux gènes existant dans la nature : appelés "cou nu" et "frisé" qui affectent le niveau et la qualité d'emplumement. Le premier gène dénude le cou des poulets. Leur aspect n’est peut-être pas des plus esthétiques, mais il leur permet de mieux résister à la chaleur. Le deuxième, le gène frisé, offre aux poulets des plumes recourbées qui favorisent la circulation de l’air.
✓ Résistante aux maladies affectant la poule :
La résistance de la poule aux maladies est un atout pour augmenter la production.
Comme tout être vivant, les poules doivent faire face aux agressions de bactéries, virus ou autres parasites. A l’INRA, les chercheurs apprennent alors à mieux connaître et soigner ces maladies qui peuvent décimer toute une population.
Bronchite infectieuse, maladie de Newcastle (la peste aviaire) et surtout grippe aviaire sont quelques virus connus qui s’attaquent aux volailles. Les progrès dans le séquençage des génomes permettent actuellement de dénicher et d’identifier plus facilement ces agents pathogènes.
✓ La maladie de Marek
Elle est très répandue dans le monde, très contagieuse, et peut décimer toute une population de poules. Elle est provoquée par un herpès virus qui va engendrer plusieurs apparitions de tumeurs qui se fixent à de multiples endroits du corps de l'animal dès son plus jeune âge. Cette maladie provoque la paralysie des pattes (la plupart du temps en grand écart), du cou, parfois des ailes, ou de la pupille selon la position des tumeurs. Si les tumeurs ne sont pas soignées, elles peuvent progresser jusqu'à l'âge de 8 mois. La vaccination contre la maladie de Marek doit être précoce, aux premiers jours de la vie. Le vaccin protégera et évitera la fixation de tumeurs dans l'organisme. Certains accouveurs pratiquent un protocole de vaccination dans l’œuf. La maladie de Marek n'est pas transmissible à l'homme.
✓ La coccidiose
C'est une maladie courante provenant d'un parasite. Elle est bien connue des éleveurs car elle peut diminuer la production d’œuf. Elle se caractérise par une anémie chronique qui provoque des diarrhées, la dégradation de l'état général, une attitude abattue et une soif intense. Les poussins atteints peuvent en mourir. La coccidiose se développe souvent à cause d'un manque d'aération ou de propreté du bâtiment. Elle peut également être due au changement de nourriture. Les antibiotiques réduisent la mortalité si la maladie est traitée à temps.
Parfois les éleveurs utilisent des anticoccidiens. Les chimistes et biologistes de l'INRA tentent d'obtenir des populations plus résistante à la maladie pour éviter l'utilisation de ses additifs chimiques dans l'alimentation de la poule.
• Résistante aux zoonoses
Malheureusement pour nous, il existe des cas où les maladies infectieuses atteignant les animaux se transmettent à l'homme. Ce sont des zoonoses. Une très bonne hygiène sanitaire et alimentaire est alors indispensable pour consommer la poule et les œufs en toute quiétude.
✓ L'INRA s'est fixé un objectif important : le contrôle de la dissémination dans l'environnement, en évitant la propagation de maladies graves et transmissibles à l’homme.
La vaccination est utilisée pour vaincre les virus, tandis que le seul moyen de lutter contre les maladies bactériennes est l’utilisation d'antibiotiques.
✓ La grippe aviaire
605. C'est le nombre de cas d’infection humaine par le virus A(H5N1) entre 2003 et fin 2012 (dont 356 décès) déclarés par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) de 15 pays d’Asie du Sud-Est et d’Asie centrale, d’Europe, d’Afrique et du Moyen-Orient. La majorité sont survenus en milieu rural, dans des endroits associés à des contacts étroits avec des volailles contaminées, vivantes ou mortes. La grippe aviaire est donc un vrai problème pour l'homme, mais pas seulement, elle perturbe également le marché de la volaille. En effet, on observe une baisse de la consommation des importations et une augmentation des prix.
Cette année aux États-Unis, plus de de 40 millions de poules et autres volailles ont été éliminées à la suite de cette épidémie, qui provient sans doute de canards et d'oies sauvages.
Pour réduire ce fléaux, des scientifiques ont réussi à élaborer un vaccin pour les volailles. Cependant la France interdit de vacciner les volailles contre les virus de la grippe aviaire car un vaccin rendrait silencieuse l’avancée d’une épidémie. Dans ce cas très spécial où le virus est une menace potentielle pour l’humain, on préfère pouvoir identifier très rapidement l’apparition des premiers foyers et les détruire au plus vite, par l’abattage des troupeaux infectés.
Les laboratoires cherchent toujours des vaccins efficaces pour l'homme, car les virus de la grippe aviaire sont en perpétuelle mutation.
✓ Salmonella Enteritidis
Au cours des deux dernières décennies, Salmonella Enteritidis est devenue l’une des principales causes d’infections humaines, qui ont pour origine des œufs ou de la viande de poulet. Cette maladie attaque le tissu ovarien des poules dans lequel se déroule la formation des œufs. La bactérie est invisible car la coquille est intacte. La peau et la chair des carcasses sont souvent contaminées par le pathogène pendant l’abattage et la transformation. Les chercheurs de l’INRA sélectionnent des poulets capables d’éliminer la salmonelle rapidement et identifient les régions du génome afin de renforcer les mécanismes d’élimination des salmonelles.
✓ L’Escherichia coli
C'est une bactérie, qui colonise l’intestin des poulets mais aussi celui des hommes.
Chez les volailles, lorsqu’une souche pathogène se développe et migre de l’intestin, vers d’autres organes, le colibacillose se déclare. Pour les éleveurs, cette pathologie représente une diminution des œufs pondus et des œufs éclos, une baisse de la croissance chez les poulets, des carcasses qui ne peuvent être valorisées, des dépenses supplémentaires pour les traitements et enfin, une mortalité accrue dans leurs troupeaux.
Pour diminuer le risque sanitaire dans un élevage et mieux adapter la réponse thérapeutique à une infection, les chercheurs de l’INRA ont développé une méthode qui reconnaît 75% des souches pathogènes présentes dans les élevages européens. Dans la plupart des cas, L’Echerichia coli est transmissible à l’homme ce qui entraîne des troubles intestinaux et des diarrhées.
Heureusement Escherichia Coli est habituellement bien sensible aux antibiotiques, qui guérissent l'infection.
L’INRA protège les animaux contre les maladies infectieuses afin qu’ils soient sains pour l’alimentation humaine. Les scientifiques améliorent le confort des éleveurs de volailles qui gagnent leur vie sans avoir à se soucier d’animaux malades.
c. La poule et l’œuf, produits standardisés
✓ La poule :
Au fil des années, les chercheurs ont sélectionné des poules modèles selon plusieurs critères génétiques. Elles sont ensuite reproduites à grande échelle.
Aujourd’hui dans les élevages, la poule respecte un standard, elle est "normalisée" selon le pays où elle se trouve.
Afin de faciliter le travail des éleveurs, il existe des souches autosexables permettant de différencier les mâles des femelles.
Sachant qu’il existe une probabilité égale d'obtenir un mâle ou une femelle, de nombreux scientifiques cherchent à augmenter les souches femelles.
Dans des couvoirs spécifiques les éleveurs de poussins obtiennent principalement des mâles jaunes et des femelles brunes. Les poussins mâles, quant à eux, sont souvent utilisés pour l'alimentation carnée.
✓ L’œuf :
Lors de la consommation d’œufs, la qualité interne et externe de l’œuf est importante.
La couleur des jaunes vient principalement de l'alimentation des poules.
Le jaune est plus intense lorsque la poule s'est alimentée de carottes, de maïs rouge ou d'herbe.
Selon les continents, il y a des habitudes de consommations très variées en ce qui concerne le jaune. Les européens préfèrent les jaunes les plus foncés, car se serait signe de bonne santé de la poule. Pour cela les éleveurs ont parfois recours à un ajout supplémentaire de pigments (naturels ou synthétiques). Parmi les piments d’origine naturelle on trouve les pétales de soucis et la farine de maïs. Les pigments synthétiques peuvent être ajoutés à l’aliment. Le canthaxanthin, l’astaxanthin et l’acide caroténoique β-apo-8 sont les plus fréquents.
La couleur du jaune est le plus souvent mesurée à l’aide de l’échelle de Roche qui est une palette de 12 couleurs de référence.
Le colorant alimentaire du jaune d’œuf est un principe marketing. Dans les Lustucrus par exemple, les œufs contiennent beaucoup de carotène pour obtenir des pâtes jaunes, qui donneront davantage envie aux consommateurs.
La couleur de la coquille ainsi que la détérioration (fêlée, sale, abimée) sont des facteurs importants lors de l’achat des consommateurs.
Sachant que la couleur de la coquille est uniquement un facteur génétique, chaque pays a sa couleur favorite. Aux États-Unis, les œufs sont majoritairement blancs, alors qu'ils sont souvent bruns en France. Les œufs blancs doivent être d’un blanc très pur. Si une légère coloration est visible, les œufs peuvent être rejetés par les consommateurs.
✓ Les hommes vont encore plus loin, pour que la productivité s'accroisse :
Aux États-Unis, les éleveurs contrôlent la lumière des bâtiments et parviennent à décaler le cycle de ponte des poules. Une poule "normale" a besoin de 26 heures pour produire un œuf, alors que dans certains élevages, elles pondent un œuf toutes les 20 heures.
L'homme cherche à produire des poules et des œufs, de façon économique et de la meilleure qualité possible. Pour cela, il est aidé de scientifiques, comme ceux de l'INRA, qui tentent de répondre aux besoins des éleveurs. Ils parviennent à combattre de leur mieux les maladies, et à rendre les œufs et la chair tels que le souhaitent les clients.
2) En quoi les recherches effectuées sur la poule permettent elles des progrès bénéfiques pour l'Humanité ?
La poule permet certains progrès scientifiques, bénéfiques pour l'humanité. Des chercheurs de l'INRA explorent les particularités de l’œuf afin de les utiliser en dehors de l’alimentaire : ils souhaitent aider la recherche pharmaceutique et permettre de vaincre certaines pathologies humaines. Grâce à la poule, de nouvelles idées avantageuses sortent de l'ordinaire.
a. Pour la recherche pharmaceutique
Depuis plusieurs années, on se sert de l’œuf pour de nombreux remèdes. On a découvert que les molécules du jaune d’œuf pouvaient servir de vaccin contre la grippe.
Mais c'est le blanc d’œuf qui se trouve être le plus intéressant.
Jusqu'en 1989, seulement 13 protéines du blancs d’œuf étaient connues. Grâce à l'avancée de la science, on en compte aujourd'hui plus de 1000. L'INRA s'intéresse particulièrement aux molécules du blanc pour augmenter le nombre de médicaments. Les protéines extraites du blanc d’œuf servent principalement dans la fabrication de pastilles pour la toux. Une molécule en particulier est déjà très célèbre : la lysozyme.
Elle est beaucoup utilisée dans les produits pharmaceutiques pour lutter contre la croissance des bactéries qui pourraient attaquer la santé de l'homme.
Récemment les chercheurs de l'INRA ont découvert une nouvelle molécule : l'ovax. Sophie Réhault, scientifique de l'équipe, précise : "On a montré que cette molécule avait une activité particulière contre listeria monocytogene, qui est un pathogène que l'on va retrouver sur des fromages au lait cru ou dans des charcuteries". Cette maladie infectieuse entraine la listériose, une intoxication alimentaire très dangereuse pour les femmes enceintes. Cela provoque un avortement instantané. L'ovax pourrait alors être utilisé comme conservateur alimentaire ou comme médicament.
Il reste encore de nombreux apports de l’œuf de poule à découvrir pour vaincre certaines pathologies humaines. Améliorer la santé de l'homme est un enjeu pour les scientifiques avicoles.
La poule est utile pour les recherches contre certaines pathologies génétiques humaines.
Depuis un grand nombre d'années, l'INRA s'intéresse à l’épilepsie réflexe photosensible en travaillant sur la poule Fayoumi. Certains individus de cette race sont de façon naturelle porteurs de la mutation provoquant l'épilepsie. Les chercheurs ont localisé le gène muté et identifié la position de la mutation.
L’objectif final de ce travail est son utilisation chez l’homme. Pour cela, il faut encore poursuivre les recherches dans le domaine de la neurophysiologie.
Lutter contre le cancer reste difficile. Les scientifiques cherchent de différentes manières à faire évoluer les techniques de soins. Un chercheur britannique a élevé des poules génétiquement modifiées. Leurs œufs contiennent des protéines pour la fabrication de médicament anticancéreux. Le problème de ce médicament est qu'il reste très couteux.
Le temps que les quelques groupes de poules pondeuses modifiées se "multiplient" suffisamment pour produire et commercialiser à l’échelle industrielle, prendra encore une dizaine d'années.
c. D'autres idées innovantes
La poule permet de nombreuses avancées dans des domaines variés. En effet, en Angleterre une société spécialisée en électricité a inventé un nouveau procédé : les fientes de poules comme combustible.
Utilisées comme engrais habituellement, elles laissaient échapper des nitrates, qui polluent les nappes phréatiques. Grâce à cette idée innovante, il a été possible de produire de l'électricité en brûlant plus de 130 000 tonnes de fientes chaque année.
Tous les passionnés par l'écologie ou par l'environnement souhaitent un jour pouvoir utiliser un biocarburant non issu d'aliments comme les céréales ou le soja, c'est-à-dire de produire de l'énergie sans gaspillage de nourriture mais seulement en recyclant. C'est pourquoi deux lycéennes de Bosnie-Herzégovine ont élaboré une voiture roulant grâce aux plumes. Elles avaient découvert que des millions de tonnes de plumes de poulets sont émises tous les ans.
Elles ont alors décidé d'extraire les graisses de ces plumes afin de fabriquer un biocarburant. Grâce à leur innovation, les gens modestes pourront vendre les plumes de leurs poules aux entreprises qui produiront ce nouveau procédé.
Plus d'information sur le site : En savoir plus
La poule produit un élément au cœur du progrès : l’œuf. Sa forme spécifique, appelé aérodynamique est utilisé en aéronautique et dans l'industrie automobile. La réparation des forces quasi optimale de l’œuf ont été reprise par des chercheurs pour la fabrication de sous marins.
Conclusion : La poule et l’œuf nous facilitent la vie. Non seulement, cet animal nous permet des progrès pharmaceutiques dès aujourd'hui, mais en plus les recherches effectuées autour de la poule aideront peut-être à vaincre des pathologies humaines. Les idées innovantes autour des gallinacés n'ont pas fini de nous surprendre !
3) Pourquoi y a-t-il de plus en plus de poulaillers privés ?
Ces dernières années, la poule est devenue un animal de compagnie très en vogue. Parfois, des particuliers apprécient tellement les gallinacés qu'ils se lancent dans des concours avicoles, pour déterminer les plus beaux spécimens. Enfin, la poule permet à ses propriétaires de participer, à leur échelle, au développement durable.
Au XIXe siècle, l'élevage de poule était très négligé, c'était un point qui amenait à la moquerie. On riait des agriculteurs qui "s'abaissaient à s'occuper de la volaille". Au fil du temps, les poules se sont intégrées dans notre environnement au point de devenir un marché mondial.
En effet, de plus en plus de français l'apprécient est elle est devenue une star des animaux de compagnie. L'achat de poules se développe essentiellement en zone péri-urbaine, notamment en région parisienne.
La vente de poules en France n'a cessé de progresser, Animalis (une chaine de magasins dédiée à la vente d’animaux domestiques) a vendu 6000 poules en 2011, contre 2000 en 2010 ! Truffault annonce avoir vendu 20000 poules et poussins en 2011; Botanic déclare avoir multiplié par 2 ou 3 ses ventes, et l'Entreprise alsacienne, Eco-poules a vendu en 2 ans suffisamment de poulaillers en kit pour abriter 30 000 poules. C'est dire l'ampleur du phénomène !
Lorsqu’on acquiert une poule, on devient responsable ; il faut veiller à ce qu’elle ne manque de rien. Le plus important, c'est leur santé et leur bien être.
Des stages de formation sont proposés près de Lyon pour créer son poulailler. En effet, un stage découverte est présenté par Hervé Ricca. Il propose à des particuliers de venir profiter de l’expérience et des conseils que leur apportera un éleveur professionnel labellisé bio. Ce stage a pour objectif de faire connaître toutes les informations pratiques et techniques pour créer son poulailler familial.
Prendre en compte les responsabilités, savoir intégrer les déchets verts dans l'alimentation de la volaille, avoir les bases pour créer leur habitat et l'entretenir....
Pour avoir des poules chez soi, il faut évidement un poulailler. Celui-ci doit être extrêmement bien entretenu et contenir assez d'espace pour accueillir toute une fratrie, pour veiller au confort de l'animal. Deux accessoires sont indispensables à installer dans le poulailler : un perchoir et un pondoir. Il faut veiller régulièrement à désinfecter l'habitat, afin d'éviter toutes bactéries (exemple : les poux microscopiques), pouvant nuire à la santé de la poule.
On observe une prise de conscience considérable vis-à-vis de cet animal : aujourd'hui si votre poule est malade elle sera aussitôt pris en charge par les vétérinaires et soignée comme n'importe quel autre animal.
Les personnes ont été sensibilisées aux conditions atroces que pouvaient subir les poules dans les élevages industriels, elles ont alors voulu connaître ces animaux, et surtout bénéficier du plaisir de manger des œufs frais et sains. Il ne faut pas pour autant négliger la législation concernant la basse-cour, et les petits inconvénients que peuvent amener la présence de poules et coq dans les relations avec le voisinage : bruit du coq, odeurs, volailles qui s'échappent, attirance de nuisibles comme les rats, et l'abattage pour les adeptes de la viande de leur propres volailles.
Les poules deviennent tellement à la mode qu’on les utilise pour différents concours comme ceux des poules d'ornements. Elles sont avant tout un plaisir pour les yeux, elles embellissent le jardin et tiennent compagnie. On en trouve de toutes les tailles et de tous les poids. Elles peuvent être issues de croisements, ou de races anciennes, ce qui les rendent si rares. Il existe plus de 100 races de poules pouvant servir d'ornement. Les poules sont évaluées selon leur silhouette, leur taille, leur poids, leurs couleurs, les barbillons, les tarses, la queue.
La vente fait aussi partie de ces distractions et chaque poule ou coq doit répondre à des critères spécifiques notés par différents jurys, comme par exemple ceux que l'on peut voir sur l'image ci-dessous.
Les poules ont de l'allure : plumage luisant, parure colorée, démarche assurée et port frétillant. Cependant, peu d'entre elles atteignent la perfection des standards officiels, ces normes idéales qui règlent les concours et évaluent la beauté des candidats.
Une poule racée n'est jamais le fruit du hasard. Elle existe grâce à l'amour et aux soins d'éleveurs passionnés qui l'ont sortie des poulaillers anonymes pour la hisser vers le sommet. Le monde rural survit à l'écart de nos sociétés industrielles et les gallinacés y ont gardé leur place. Tout au long de l'année, des foires avicoles sont organisées, les plus grandes pouvant réunir plusieurs milliers d'oiseaux.
Posséder des poules de concours est un honneur et aussi une histoire d'amour entre l'éleveur et son animal.
Ont dit des poules qu'elles sont "écolos" car elles sont omnivores : elles se nourrissent d'épluchures de légumes, de pâtes, de fromages, d'herbes, des coquilles d’œufs broyées ... Les poules peuvent manger jusqu'à 150 kg de déchets organiques par an chacune. Cela permet d'éviter de faire trop de gaspillage.
Elles fournissent également de l'engrais : on appelle l’ensemble de leurs déjections la “poulnée” qui est extrêmement riche en azote, ce qui est indispensable pour la photosynthèse des plantes. Les poules servent aussi d'auxiliaire aux jardiniers car elles mangent les insectes... . En picorant sous les arbres fruitiers, elles nettoient le sol de tous les nuisibles, agissant en prévention sur les maladies et les attaques.
Dans de nombreux villages, les maires ont décidé d'offrir des poules aux habitants pour réduire leur taux de déchets, produire de bons œufs et favoriser la convivialité entre voisins.
Une phase de test a été instaurée dans le Gers. Pendant 6 mois, 80 foyers volontaires vont utiliser des poules afin de réduire leurs déchets "de cuisine".
Cette opération va permettre de détourner l’ensemble des résidus de cuisine de la fameuse poubelle noire, à savoir l’équivalent de 16 tonnes de biodéchets exclus de l’enfouissement. Le président du syndicat mixte du Gers, Francis Dupouey explique que: " L’initiative nous servira à diminuer les déchets, alors qu'un foyer type en produit 200 kg par an."
Aux alentours de Tours, plus particulièrement à Notre-Dame-d'Oé, une école accueille quatre Gélines de Touraine, race locale, dans la cour de récréation. Elles sont nourries par les élèves de l'école avec les restes de la cantine. Les mercredis et les week-ends, les employés prennent le relais, et pendant les vacances scolaires se sont les enfants des centres aérés qui en prennent la charge. Les œufs sont récupérés par les professeurs ou le personnel municipal. Cette action a bien évidemment un but pédagogique : sensibiliser les enfants à l'utilité des poules face à l'élimination des déchets. D'autres villes ou villages, se servent des poulaillers comme alternatives : à Moscron, une ville de plus de 50 000 habitants, en Belgique ou encore dans un village de la Sarthe.
Conclusion : La poule est un animal de compagnie idéal. Il lui suffit d'une petite place au jardin équipée d'un poulailler pour se sentir bien. Choisie pour sa beauté ou non, dans tous les cas, elle se rendra utile en pondant des œufs frais et sains, en diminuant le poids des déchets des familles et en apportant tant, que de nombreux élus en offrent à leurs concitoyens !
Conclusion
Au cours de ce travail, nous avons tenté de répondre à la problématique "Dans quelles mesures l'Homme a-t-il besoin de la poule ? "
Dans un premier temps nous avons découvert combien l'Humanité pouvait apprendre de ce gallinacé : à propos de son évolution, des caractéristiques biologiques de l'animal et de la hiérarchie qui prend place au sein d'un groupe.
Nous savions qu'avant tout la poule était domestiquée pour nous nourrir, mais maintenant nous connaissons plus précisément les différents aspects des modes d'élevages, et de consommation des produits de la poule. Nous constatons à quel point elle est nécessaire.
Enfin, nos recherches et nos rencontres nous ont révélé une autre face de l'utilité de la poule. Elle aide l'Humanité à progresser, grâce aux scientifiques qui améliorent la productivité des élevages, ainsi que la santé de l'Homme et de l'animal. La poule est également un atout pour l’environnement, avec les nombreux poulaillers citadins qui permettent l'épanouissement personnel de multiples familles.
Bien que nous ayons démontré la nécessité de cette volaille, nous sommes conscientes que l'étude de la poule reste large, et que nous n'avons pas tout abordé, comme par exemple sa place dans l'art et la littérature...
Cependant, lors de nos recherches, nous avons découvert une autre manière de répondre à notre problématique, en nous intéressant aux démarches solidaires que proposent des Organisations Non-Gouvernementales, telles Zebunet.
En savoir plus
Dans ce que propose Zebunet, nous avons choisi d'aider des familles pauvres du monde rural de Madagascar. Elles pourront ainsi élever 6 poules, qui leur permettront de subsister au mieux à leurs besoins.
Nous souhaitons nous investir dans ce projet et faire participer nos camarades et nos familles, pour les sensibiliser à l'utilité de la poule dans les pays en développement.
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